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sont constants, les manifestations apparentes, soit. Mais n’est-il pas vrai aussi que chaque profession a sa maladie, que chaque métier déforme d’une façon plus ou moins sensible l’homme normal, lui donne des tics, des habitudes, des manières d’être, de penser, d’agir, qui peuvent plaire à ceux-ci, déplaire à ceux-là. N’est-il pas certain aussi que, avant d’entrer dans la profession qu’on doit choisir, il est nécessaire de porter en soi le germe de cette maladie (qu’on appelle alors vocation), sous peine de n’être jamais qu’un médiocre dans le métier ? Pour devenir un comédien de mérite, n’est-il pas indispensable d’être cabot à la naissance, cabot dès qu’on marche et qu’on parle ?

Mais que dirions-nous donc du monde de l’argent ? du monde du sport, etc.