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chaises, dans la soupente au charbon ; et ils volaient tout ce qui traînait.

Le maître ordonna à François de se débarrasser de Cocote. Le domestique désespéré pleura, mais il dut obéir. Il offrit la chienne à tout le monde. Personne n’en voulut. Il essaya de la perdre ; elle revint. Un voyageur de commerce la mit dans le coffre de sa voiture pour la lâcher dans une ville éloignée. La chienne retrouva sa route, et, malgré sa bedaine tombante, sans manger sans doute, en un jour, elle fut de retour ; et elle rentra tranquillement se coucher dans son écurie.



Cette fois, le maître se fâcha et, ayant appelé François, lui dit avec colère : « Si vous ne me flanquez pas cette bête à l’eau avant demain, je vous fiche à la porte, entendez-vous ! »

L’homme fut atterré, il adorait Cocote. Il remonta dans sa chambre, s’assit sur son lit, puis fit sa malle pour partir. Mais il réfléchit qu’une place nouvelle serait impossible à trouver, car personne ne voudrait de lui tant qu’il traînerait sur