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« Il n’y a pas assez de tournures de phrases ; » — cherchez et vous trouverez.

» Enfin, mon cher ami, vous m’avez l’air bien embêté ; et votre ennui m’afflige, car vous pourriez employer plus agréablement votre temps. Il faut, entendez-vous, jeune homme, il faut travailler plus que ça. J’arrive à vous soupçonner d’être légèrement caleux. Trop de femmes, trop de canotage, trop d’exercice. Oui, monsieur, le civilisé n’a pas tant besoin de locomotion que prétendent messieurs les médecins. Vous êtes né pour faire des vers. Faites-en ! tout le reste est vain, à commencer par vos plaisirs et votre santé. Fichez-vous ça dans la boule. D’ailleurs votre santé se trouvera bien de suivre votre vocation. Cette remarque est d’une philosophie ou plutôt d’une hygiène profonde.

» Vous vivez dans un enfer, je le sais et je vous en plains du fond de mon cœur. Mais, de cinq heures du soir à dix heures du matin, tout votre temps peut être