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de la République laissait admirer, sous une apparente indifférence pour cette gloire indiscutée, ses grands yeux sombres, son front bas sous un casque de cheveux noirs, et sa bouche volontaire, un peu trop forte.

— Très belle tout de même, dit Bertin.

La comtesse n’aimait pas l’entendre vanter d’autres femmes. Elle haussa doucement les épaules et ne répondit rien.

Mais la jeune fille, chez qui s’éveilla soudain l’instinct des rivalités, osa dire :

— Moi, je ne trouve point.

Le peintre se retourna.

— Quoi, tu ne la trouves point belle ?

— Non, elle a l’air trempée dans l’encre.

La duchesse riait, ravie.

— Bravo, petite, voilà six ans que la moitié des hommes de Paris se pâme devant cette négresse ! Je crois qu’ils se moquent de nous. Tiens, regarde plutôt la comtesse de Lochrist.

Seule dans un landau avec un caniche blanc, la comtesse, fine comme une miniature, une blonde aux yeux bruns, dont les lignes délicates, depuis cinq ou six ans également, servaient de thème aux exclamations de ses partisans, saluait, un sourire fixé sur la lèvre.

Mais Nanette ne se montra pas encore enthousiaste.