moi que vous m’amènerez Annette, une fois, rien qu’une fois ! Je voudrais tant ne pas mourir sans l’avoir revue… Songez que… demain… à cette heure-ci… j’aurai peut-être… j’aurai sans doute fermé les yeux pour toujours… et que je ne vous verrai plus jamais… moi… ni vous… ni elle…
Elle l’arrêta, le cœur déchiré :
— Oh ! taisez-vous… taisez-vous… oui, je vous promets de l’amener.
— Vous le jurez ?
— Je le jure, mon ami… Mais, taisez-vous, ne parlez plus. Vous me faites un mal affreux… taisez-vous.
Il eut une convulsion rapide de tous les traits ; puis, quand elle fut passée, il dit :
— Si nous n’avons plus que quelques moments à rester ensemble, ne les perdons point, profitons-en pour nous dire adieu. Je vous ai tant aimée…
Elle soupira :
— Et moi… comme je vous aime toujours !
Il dit encore :
— Je n’ai eu de bonheur que par vous. Les derniers jours seuls ont été durs… Ce n’est point votre faute… Ah ! ma pauvre Any… comme la vie parfois est triste… et comme il est difficile de mourir !…
— Taisez-vous, Olivier. Je vous en supplie…
Il continuait, sans l’écouter :