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tite écriture qui lui disait des phases si douces, les émotions oubliées d’autrefois. Tout à coup il rencontra sous ses doigts un fin mouchoir brodé. Qu’était-ce ? Il chercha quelques instants, puis se souvint ! Un jour, chez lui, elle avait sangloté parce qu’elle était un peu jalouse, et il lui vola, pour le garder, son mouchoir trempé de larmes !

Ah ! les tristes choses ! les tristes choses ! La pauvre femme !

Du fond de ce tiroir, du fond de son passé, toutes ces réminiscences montaient comme une vapeur : ce n’était plus que la vapeur impalpable de la réalité tarie. Il en souffrait pourtant et pleurait sur ces lettres, comme on pleure sur les morts parce qu’ils ne sont plus.

Mais tout cet ancien amour remué faisait fermenter en lui une ardeur jeune et nouvelle, une sève de tendresse irrésistible qui rappelait dans son souvenir le visage radieux d’Annette. Il avait aimé la mère, dans un élan passionné de servitude volontaire, il commençait à aimer cette petite fille comme un esclave, comme un vieil esclave tremblant à qui on rive des fers qu’il ne brisera plus.

Cela, il le sentait dans le fond de son être, et il en était terrifié.

Il essayait de comprendre comment et pourquoi elle le possédait ainsi ? Il la connaissait si peu ! Elle était à peine une femme dont le cœur et l’âme