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Il pensa : Je deviens rudement nerveux pour me mettre dans un pareil état sur une cause insignifiante.

Alors, il songea à prendre un livre. Le volume de la Légende des Siècles était demeuré sur la chaise de fer où Annette l’avait posé. Il l’ouvrit, lut deux pages de vers et ne les comprit pas. Il ne les comprit pas plus que s’ils avaient été écrits dans une langue étrangère. Il s’acharna et recommença pour constater toujours que vraiment il n’en pénétrait point le sens. « Allons, se dit-il, il paraît que je suis sorti. » Mais une inspiration soudaine le rassura sur les deux heures qu’il lui fallait émietter jusqu’au dîner. Il se fit chauffer un bain et y demeura étendu, amolli, soulagé par l’eau tiède, jusqu’au moment où son valet de chambre apportant le linge le réveilla d’un demi-sommeil. Il se rendit alors au Cercle, où étaient réunis ses compagnons ordinaires. Il fut reçu par des bras ouverts et des exclamations, car on ne l’avait point vu depuis quelques jours.

— Je reviens de la campagne, dit-il.

Tous ces hommes, à l’exception du paysagiste Maldant, professaient pour les champs un mépris profond. Rocdiane et Landa y allaient chasser, il est vrai, mais ils ne goûtaient dans les plaines, et dans les bois que le plaisir de regarder tomber sous leurs plombs, pareils à des loques de plumes,