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chats surtout, et ne pouvait apercevoir leur fourrure soyeuse sans être saisi d’une envie irrésistible, sensuelle, de caresser leur dos onduleux et doux, de baiser leur poil électrique. L’attraction qui le poussait vers la jeune fille ressemblait un peu à ces désirs obscurs et innocents qui font partie de toutes les vibrations incessantes et inapaisables des nerfs humains. Ses yeux d’artiste et ses yeux d’homme étaient séduits par sa fraîcheur, par cette poussée de belle vie claire, par cette sève de jeunesse éclatant en elle ; et son cœur, plein des souvenirs de sa longue liaison avec la comtesse, trouvant, dans l’extraordinaire ressemblance d’Annette avec sa mère, un rappel d’émotions anciennes, des émotions endormies du début de son amour, avait peut-être un peu tressailli sous la sensation d’un réveil. Un réveil ? Oui ? C’était cela ? Cette idée l’illumina. Il se sentait réveillé après des années de sommeil. S’il avait aimé la petite sans s’en douter, il aurait éprouvé près d’elle ce rajeunissement de l’être entier, qui crée un homme différent dès que s’allume en lui la flamme d’un désir nouveau. Non, cette enfant n’avait fait que souffler sur l’ancien feu ! C’était bien toujours la mère qu’il aimait, mais un peu plus qu’auparavant sans doute, à cause de sa fille, de ce recommencement d’elle-même. Et il formula cette constatation par ce sophisme rassurant : —