comme si on eût méconnu et violé ses droits, des droits mystérieux et sacrés.
Dès qu’on fut à table, le marquis, placé à côté de la jeune fille, s’occupa d’elle avec cet air empressé des hommes autorisés à faire leur cour.
Il avait des regards curieux qui semblaient au peintre hardis et investigateurs, des sourires presque tendres et satisfaits, une galanterie familière et officielle. Dans ses manières et ses paroles apparaissait déjà quelque chose de décidé comme l’annonce d’une prochaine prise de possession.
La duchesse et la comtesse semblaient protéger et approuver cette allure de prétendant, et avaient l’une pour l’autre des coups d’œil de complicité.
Aussitôt le déjeuner fini, on retourna à l’Exposition. C’était dans les salles une telle mêlée de foule, qu’il semblait impossible d’y pénétrer. Une chaleur d’humanité, une odeur fade de robes et d’habits vieillis sur le corps faisaient là dedans une atmosphère écœurante et lourde. On ne regardait plus les tableaux, mais les visages et les toilettes, on cherchait les gens connus ; et parfois une poussée avait lieu dans cette masse épaisse entr’ouverte un moment pour laisser passer la haute échelle double des vernisseurs qui criaient : « Attention, messieurs ; attention, mesdames. »
Au bout de cinq minutes, la comtesse et Olivier