prendrait au Cercle, que ferait-il puisqu’il ne pouvait travailler ? L’idée de la rue le fatiguait d’avance, l’emplissait du dégoût des trottoirs, des passants, des voitures et des boutiques ; et la pensée de faire des visites ce jour-là, une visite, à n’importe qui, fit surgir en lui la haine instantanée de toutes les gens qu’il connaissait.
Alors, que ferait-il ? Il circulerait dans son atelier de
long en large, en regardant à chaque retour vers la
pendule l’aiguille déplacée de quelques secondes ? Ah !
il les connaissait ces voyages de la porte au bahut
chargé de bibelots ! Aux heures de verve, d’élan,
d’entrain, d’exécution féconde et facile, c’étaient des
récréations délicieuses, ces allées et venues à travers
la grande pièce égayée, animée, échauffée par le travail ; mais, aux heures
d’impuissance et de nausée, aux heures misérables où rien ne lui paraissait valoir la
peine d’un effort et d’un mouvement,
c’était la promenade abominable du
prisonnier dans son cachot. Si
seulement il avait pu dormir,
rien qu’une heure, sur son
divan. Mais non, il ne dormirait pas, il s’agiterait jusqu’à
trembler d’exaspération. D’où
lui venait donc cette subite
attaque d’humeur noire ? Il
pensa : Je deviens rudement
nerveux pour me mettre
dans un pareil état sur
une cause insignifiante.
Alors, il songea à prendre un livre. Le