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belle fille coquette ; nous avons souci que rien ne la heurte, qu’aucune pierre ne la froisse, qu’aucune berge ne la blesse. Elle est notre amie et notre servante, notre compagne et notre joie. Elle s’appelle Rose. Salut ma belle.



Ne lisez point ce petit voyage, vous qui n’avez jamais descendu la rivière voilée de brumes, au soleil levant. L’eau pacifique coulant sans bruit, coulant, coulant sous le duvet de vapeurs qui flotte à sa surface, quand le grand astre jaune apparaît au bord des côtes, dans son décor de nuages écarlates, l’eau tiède et plate où nagent des brins d’herbe, des branches cassées, mille choses emportées lentement au courant, glisse, muette et caressante, le long des rives, les lis, les iris luisants comme des flammes de cierges, les nénuphars pâles, entrouverts au milieu de leurs larges feuilles qui s’étalent, rondes et bercées, îles peuplées d’araignées d’eau.