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jusqu’à l’autre bras du fleuve.

Si les géographes ignorent où sont situés les villages de Portejoie, de Port-Pinche, de Pampou, de Tournedos, nous pouvons le leur apprendre.

Nous couchons à Pont-de-l’Arche. La seule observation que nous ayons faite sur cette ville, c’est qu’elle aurait été plus logiquement baptisée : Arche-du-Pont. On ne dit pas : la voiture de la roue, mais bien la roue de la voiture.

Nous déjeunons à Elbeuf, patrie du drap. Partout des cheminées qui fument dans le ciel, des égouts qui crachent au fleuve des eaux vertes, rouges, jaunes ou bleues. Les vastes bâtiments tremblent, secoués par des roues qui tournent ; la terre frémit, agitée par la fièvre des chaudières, par les hoquets de la vapeur, par le battement des machines. Tout ronfle, palpite, sue et halète.

L’industrie règne ici.