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signalons à gauche le ruisseau Saint-Just et le ruisseau Saint-Ouen, à droite les villages de Pressagny, l’orgueilleux de Port-Mort et de Vezillon ; puis soudain une côte nue se dresse, surmontée d’une ruine altière, c’est le Château-Gaillard qui fut à Robert le Diable.

Nous arrivons aux Andelys. C’est ici qu’on commence à boire du cidre.


Vive le fils d’Arlette
Normands
Vive le fils d’Arlette.


Au sortir des Andelys, nous nous engageons avec imprudence dans un petit bras du fleuve si séduisant qu’il nous attire follement. Les arbres penchés forment voûte au-dessus mettant l’eau dans une ombre froide et délicieuse.

Pendant une heure, nous allons ainsi. Hélas, un bruit singulier nous fait dresser l’oreille, et bientôt, un moulin nous arrête, un bon vieux moulin tranquille, dont la roue tourne doucement, sous l’arcade de pierres enjambant la rivière.

Il faut porter la yole à travers l’île,