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Toutes les semaines, le mercredi et le samedi, Céleste allait porter au bourg les produits de la ferme, la volaille, la crème et les œufs.

Elle partait dès sept heures avec ses deux vastes paniers aux bras, le laitage dans l’un, les poulets dans l’autre ; et elle allait attendre sur la grand’route la voiture de poste d’Yvetot.

Elle posait à terre ses marchandises et s’asseyait dans le fossé, tandis que les poules au bec court et pointu, et les canards au bec large et plat, passant la tête à travers les barreaux d’osier, regardaient de leur œil rond, stupide et surpris.

Bientôt la guimbarde, sorte de coffre jaune coiffé d’une casquette de cuir noir, arrivait, secouant son cul au trot saccadé d’une rosse blanche.