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Il répondit :

— Non, mon lieutenant, pou toi, moi pas besoin, moi chaud, chaud.

Et il me contemplait avec des yeux suppliants.

Je repris :

— Allons, obéis, garde ton manteau, je le veux.

Le nègre alors se leva, tira son sabre qu’il savait rendre coupant comme une faux, et tenant de l’autre main sa large capote que je refusais :

— Si toi pas gardé manteau, moi coupé ; pésonne manteau.

Il l’aurait fait. Je cédai.



Huit jours plus tard, nous avions capitulé. Quelques-uns d’entre nous avaient pu s’enfuir. Les autres allaient sortir de la ville et se rendre aux vainqueurs.