Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/246

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Alors, mon président, il leva la main sur moi, je vous le jure sur l’honneur, sur la loi, sur la République. Il me frappa, et comme je le saisissais au collet, il tira de sa poche un revolver.

J’ai vu rouge, je ne sais plus, j’avais mon compas dans ma poche ; je l’ai frappé, frappé tant que j’ai pu.

Alors elle s’est mise à crier : « Au secours ! à l’assassin ! » en m’arrachant la barbe. Il paraît que je l’ai tuée aussi. Est-ce que je sais, moi, ce que j’ai fait à ce moment-là ?

Puis, quand je les ai vus tous les deux par terre, je les ai jetés à la Seine, sans réfléchir.

Voilà. — Maintenant, jugez-moi.