Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/151

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ler par terre, de crier, de mordre. Le soir tombait.

Un coup de timbre lui donna une telle suffocation qu’il n’eut pas la force de se lever pour recevoir ses témoins.

Il n’osait même plus leur parler, leur dire « bonjour, » prononcer un seul mot, de crainte qu’ils ne devinassent tout à l’altération de sa voix.

Le colonel prononça :

— Tout est réglé aux conditions que vous avez fixées. Votre adversaire réclamait d’abord les privilèges d’offensé, mais il a cédé presque aussitôt et a tout accepté. Ses témoins sont deux militaires.

Le vicomte prononça :

— Merci.

Le marquis reprit :

— Excusez-nous si nous ne faisons qu’entrer et sortir, mais nous avons encore à nous occuper de mille choses. Il faut un bon médecin, puisque le combat ne cessera qu’après blessure grave, et vous savez que les balles