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des oubliettes, des murs coupés au milieu, des voûtes tenant on ne sait comment, un dédale de pierres, de crevasses où pousse l’herbe, où glissent des bêtes.

J’étais seul, rôdant par cette ruine.

Soudain, derrière un pan de muraille, j’aperçus un être, une sorte de fantôme, comme l’esprit de cette demeure antique et détruite.

J’eus un sursaut de surprise, presque de peur. Puis je reconnus la vieille femme rencontrée deux fois déjà.

Elle pleurait. Elle pleurait de grosses larmes, et tenait à la main son mouchoir.

Je me retournais pour m’en aller. Elle me parla, honteuse d’avoir été surprise.

– Oui, monsieur, je pleure… Cela ne m’arrive pas souvent.

Je balbutiai, confus, ne sachant que répondre : « Pardon, madame, de vous avoir troublée. Vous avez sans doute été frappée par quelque malheur. »

Elle murmura :

– Oui. – Non. Je suis comme un chien perdu.

Et posant son mouchoir sur ses yeux, elle sanglota. Je lui pris les mains tâchant de l’apaiser, ému par ces larmes contagieuses. Et brusquement