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CE COCHON DE MORIN

lendemain matin, à sept heures, par le premier train.

L’oncle dit : « Eh bien, Henriette, va montrer leurs chambres à ces messieurs. » On serra la main du bonhomme et on monta. Elle nous conduisit d’abord dans l’appartement de Rivet, et il me souffla dans l’oreille : « Pas de danger qu’elle nous ait menés chez toi d’abord. » Puis elle me guida vers mon lit. Dès qu’elle fut seule avec moi, je la saisis de nouveau dans mes bras, tâchant d’affoler sa raison et de culbuter sa résistance. Mais, quand elle se sentit tout près de défaillir, elle s’enfuit.

Je me glissais entre mes draps, très contrarié, très agité, et très penaud, sachant bien que je ne dormirais guère, cherchant quelle maladresse j’avais pu commettre, quand on heurta doucement ma porte.

Je demandai : « Qui est là ? »

Une voix légère répondit : « Moi. »