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III


Le dîner acheva de me faire perdre la tête. J’étais à côté d’elle et ma main sans cesse rencontrait sa main sous la nappe ; mon pied pressait son pied ; nos regards se joignaient, se mêlaient.

On fit ensuite un tour au clair de lune et je lui murmurai dans l’âme toutes les tendresses qui me montaient du cœur. Je la tenais serrée contre moi, l’embrassant à tout moment, mouillant mes lèvres aux siennes. Devant nous, l’oncle et Rivet discutaient. Leurs ombres les suivaient gravement sur le sable des chemins.

On rentra. Et bientôt l’employé du télégraphe apporta une dépêche de la tante annonçant qu’elle ne reviendrait que le