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soler, et pleurer ensemble dans les heures d’amertume.

Mes deux fils aînés ont pour père M. de Courcils, René seul doit la vie à M. de Bourneval. Je prie le Maître des hommes et de leurs destinées de placer au-dessus des préjugés sociaux le père et le fils, de les faire s’aimer jusqu’à leur mort et m’aimer encore dans mon cercueil.

Tels sont ma dernière pensée et mon dernier désir.

« Mathilde de Croixluce. »

M. de Courcils s’était levé ; il cria : « C’est là le testament d’une folle ! » Alors M. de Bourneval fit un pas et déclara d’une voix forte, d’une voix tranchante : « Moi, Simon de Bourneval, je déclare que cet écrit ne renferme que la stricte vérité. Je suis prêt à le prouver même par les lettres que j’ai. »

Alors M. de Courcils marcha vers lui.