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CE COCHON DE MORIN

de Morin. Alors Labarbe se frotta les mains et commença son récit.

« Tu as connu Morin, n’est-ce pas, et tu te rappelles son grand magasin de mercerie sur le quai de la Rochelle ?

— « Oui, parfaitement.

— « Eh bien, sache qu’en 1862 ou 63 Morin alla passer quinze jours à Paris, pour son plaisir, ou ses plaisirs, mais sous prétexte de renouveler ses approvisionnements. Tu sais ce que sont, pour un commerçant de province, quinze jours de Paris. Cela vous met le feu dans le sang. Tous les soirs des spectacles, des frôlements de femmes, une continuelle excitation d’esprit. On devient fou. On ne voit plus que danseuses en maillot, actrices décolletées, jambes rondes, épaules grasses, tout cela presque à portée de la main, sans qu’on ose ou qu’on puisse y toucher. C’est à peine si on goûte, une fois ou deux, à quelques mets inférieurs. Et l’on s’en va le cœur encore tout se-