Page:Maupassant - Contes de la bécasse, 1894.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« — C’est not’ fille Adélaïde que j’viens vous proposer pour servante, vu c’qu’a dit çu matin monsieur le curé. »

Maître Omont considéra la fille, puis, brusquement : « Quel âge qu’elle a, c’te grande bique-là ? »

« — Vingt-un ans à la Saint-Michel, monsieur Omont. »

« — C’est bien ; all’aura quinze francs par mois et l’fricot. J’l’attends d’main, pour faire ma soupe du matin. »

Et il congédia les deux femmes.

Adélaïde entra en fonctions le lendemain et se mit à travailler dur, sans dire un mot, comme elle faisait chez ses parents.

Vers neuf heures, comme elle nettoyait les carreaux de la cuisine, M. Omont la héla !

« — Adélaïde ! »

Elle accourut. « Me v’là, not’maître. »

Dès qu’elle fut en face de lui, les mains