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retentissant les deux enfilées de convives.

Un vieux à cheveux gris appelait : « Les voyageurs pour Mézidon en voiture ». Et c’étaient des hurlements de gaieté.

Tout au bout de la table, quatre gars, des voisins, préparaient des farces aux mariés, et ils semblaient en tenir une bonne, tant ils trépignaient en chuchotant.

L’un d’eux, soudain, profitant d’un moment de calme, cria :

— C’est les braconniers qui vont s’en donner c’te nuit, avec la lune qu’y a !… Dis donc, Jean, c’est pas c’te lune-là qu’tu guetteras, toi ?

Le marié, brusquement, se tourna :

— Qu’i z’y viennent, les braconniers !

Mais l’autre se mit à rire :

— Ah ! i peuvent y venir ; tu quitteras pas ta besogne pour ça !

Toute la tablée fut secouée par la joie. Le sol en trembla, les verres vibrèrent.

Mais le marié, à l’idée qu’on pouvait