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un fils

jetés par les voyageurs, et il ne connaissait pas d’autre destination à ce métal que le cabaret.

Alors je passai des heures dans ma chambre, avec un livre ouvert que je semblais lire, mais ne faisant autre chose que de regarder cette brute, mon fils ! mon fils ! en tâchant de découvrir s’il avait quelque chose de moi. À force de chercher, je crus reconnaître des lignes semblables dans le front et à la naissance du nez, et je fus bientôt convaincu d’une ressemblance que dissimulaient l’habillement différent et la crinière hideuse de l’homme.

Mais je ne pouvais demeurer plus longtemps sans devenir suspect, et je partis, le cœur broyé, après avoir laissé à l’aubergiste quelque argent pour adoucir l’existence de son valet.

Or, depuis six ans, je vis avec cette pensée, cette horrible incertitude, ce doute abominable. Et, chaque année, une force invincible me ramène à Pont-Labbé. Chaque année je me condamne à ce supplice de voir cette brute patauger dans son fumier, de m’imaginer qu’il me ressemble, de chercher, toujours en vain, à lui être secourable.