l’malheur des éfants. Qu’vous mériteriez que j’vous quitte.
La bonne femme pleurait dans son assiette. Elle gémit tout en avalant des cuillerées de soupe dont elle répandait la moitié :
— Tuez-vous donc pour élever d’s éfants !
Alors le gars, rudement :
— J’aimerais mieux n’être point né que d’être c’que j’suis. Quand j’ai vu l’autre, tantôt, mon sang n’a fait qu’un tour. Je m’suis dit : v’là c’que j’serais maintenant !
Il se leva.
— Tenez, j’sens bien que je ferai mieux de n’pas rester ici, parce que j’vous le reprocherais du matin au soir, et que j’vous ferais une vie d’misère. Ça, voyez-vous, j’vous l’pardonnerai jamais !
Les deux vieux se taisaient, atterrés, larmoyants.
Il reprit :
— Non, c’t’idée-là, ce serait trop dur. J’aime mieux m’en aller chercher ma vie aut’part !
Il ouvrit la porte. Un bruit de voix entra. Les Vallin festoyaient avec l’enfant revenu.