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CHRONIQUE



Dans un article, dont je lui suis infiniment reconnaissant, malgré ses réserves, M. Francisque Sarcey soulève à mon sujet plusieurs questions littéraires. J’aurais préféré répondre aux théories de l’éminent critique sans avoir été nommé, pour n’avoir point l’air de plaider ma propre cause ; car j’estime qu’un écrivain n’a jamais le droit de prendre la parole pour un fait personnel : mais, dans le cas présent, la discussion passe bien au-dessus de ma tête.

M. Sarcey a écrit : « Voici, ce me semble, que nous sommes descendus plus bas. Ce n’est plus même la courtisane que nos romanciers se plaisent à peindre, ils marquent je ne sais quel goût étrange pour la prostituée… »

Et plus loin : « À quoi bon se donner tant de mal pour étudier des êtres aussi peu dignes d’intérêt ? Ces âmes dégradées ne sont plus capables que d’un très petit nombre de sentiments qui tiennent tous de l’animalité… »

M. Sarcey, en ce cas, passe ses droits, me semble-t-il. Depuis que la littérature existe, les écrivains ont toujours éner-