che m’a trompé, monstre ! elle a balbutié des paroles d’amour dans l’oreille de celle que j’aime, de celle que la loi et l’Église m’ont donnée pour compagne ; elle a jeté ses baisers brûlants sur les lèvres qui m’appartenaient : eh bien, je la fermerai, cette bouche, avec une épingle de son corsage, une de ces épingles que tu aimais tant à défaire. Et dans tes yeux qui l’ont admirée, j’en enfoncerai deux autres, et je lierai avec du plomb tes mains infâmes qui l’ont caressée !… »
Et on voyait cette bouche sanglante cherchant encore à s’ouvrir, clouée par la longue pointe d’acier fin.
Quel effet sur un théâtre !
La réalité est plus simple.
Pas de colère : le mari trompé, depuis des années, le savait. La petite affaire se prépare en famille, s’exécute en famille, tout tranquillement, comme on met le pot-au-feu le dimanche.
Pas de grands mots, pas de sentiments exaltés. Toutes les affreuses mutilations ne sont que de petites précautions pratiques, des précautions de ménagère.
Le frère dit : « Mais l’eau va lui entrer