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Vous m’avez dit ensuite que cette voix d’or internationale s’était mariée simplement à l’anglaise, comme on sort des soirées ennuyeuses.

Vous m’avez dit en outre que les formalités de la loi anglaise n’avaient pas été régulièrement remplies.

Voyons : est-elle mariée à l’anglaise, à la grecque, à la turque, à la légère, en liberté, aux câpres, aux cornichons ou à la sauce blanche ? Est-elle mariée un peu, beaucoup, passionnément, ou pas du tout ?

Comment le savoir ?

Tant de doutes ont été soulevés ; cette union a été narrée de tant de façons contradictoires, tant de juridictions opposées semblent avoir présidé à cet accouplement, tant de cas de nullité paraissent ménagés, que nous gardons le droit de ne pas croire davantage à une formalité régulière qu’aux regards magnétiques de l’insensibilisateur Donato.

Puis, une fois admise, cette vraisemblance que l’actrice possède un compagnon faisant fonctions de mari plus ou moins régulier, ce privilégié (si tant est qu’il y ait privilège), est-il M. le comte d’Amala, jeune Grec de noble race et attaché d’ambassade, de grand avenir, tel que vous nous l’avez présenté d’abord ?

Ou bien, n’est-ce que M. Damala, tout court, sans titre ni particule, mais toujours Grec et diplomate, ainsi que vous