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Aussi, si quelqu’un de nous n’est pas assez fort pour ne demander à personne ni affection ni sympathie, s’il a besoin d’avoir un ami en qui il verse tout son cœur qu’il ne choisisse point cet ami parmi les écrivains !

Je ne nie pas qu’il y ait des exceptions. J’en ai vu ; mais elles sont rares.



L’amitié d’un homme de lettres, même fidèle, sincère, tout acquise, est dangereuse, parce qu’il porte en lui, plus fort que son dévouement à l’ami, une sorte de démangeaison de parler, d’écrire, de juger, qui le pousse, même inconsciemment, à des choses dont il calcule mal la portée.

Cela s’est vu tout dernièrement encore, et j’aurais voulu n’être point amené à parler des Souvenirs publiés dans la Revue des Deux-Mondes, par M. Maxime Du Camp.