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une soirée

Romantin ne revenait pas. D’autres invités arrivaient. On leur présentait Me Saval pour qu’il recommençât son histoire. Il refusait, on le forçait à raconter ; on l’attacha sur une des trois chaises, entre deux femmes qui lui versaient sans cesse à boire. Il buvait, il riait, il parlait, il chantait aussi. Il voulut danser avec sa chaise, il tomba.

À partir de ce moment, il oublia tout. Il lui sembla pourtant qu’on le déshabillait, qu’on le couchait, et qu’il avait mal au cœur.

Il faisait grand jour quand il s’éveilla, étendu, au fond d’un placard dans un lit qu’il ne connaissait pas.