avait une tête jolie et maladive sur une poitrine de phtisique rongée par cette foi dévorante qui fait les martyrs et les illuminés.
En face des deux religieuses, un homme et une femme attiraient les regards de tous.
L’homme, bien connu, était Cornudet le démoc, la
terreur des gens respectables. Depuis vingt ans, il
trempait
sa grande
barbe rousse
dans les bocks de tous
les cafés démocratiques. Il avait
mangé avec les frères et amis une assez belle fortune
qu’il tenait de son père, ancien confiseur, et il
attendait impatiemment la République pour obtenir
enfin la place méritée par tant de consommations
révolutionnaires. Au quatre septembre, par suite
d’une farce peut-être, il s’était cru nommé préfet,
mais quand il voulut entrer en fonctions, les garçons
de bureau, demeurés seuls maîtres de la place,
refusèrent de le reconnaître, ce qui le contraignit à la
retraite. Fort bon garçon, du reste, inoffensif et ser-