le logis d’un garde-chasse, qu’il s’arrêta au milieu d’une
pièce de trèfle, pour le relire lentement. Les détails
étaient affreux. Un bûcheron, en passant au matin
auprès de la maison forestière, avait remarqué
un peu de sang sur le seuil, comme
si on avait saigné du nez. « Le
garde aura tué quelque lapin cette
nuit », pensa-t-il ;
mais en approchant
il s’aperçut que la
porte demeurait entr’ouverte
et que la
serrure avait été brisée.
Alors, saisi de peur, il courut au village prévenir le maire, celui-ci prit comme renfort le garde champêtre et l’instituteur : et les quatre hommes revinrent ensemble. Ils trouvèrent le forestier égorgé devant la cheminée, sa femme étranglée sous le lit, et leur petite fille, âgée de six ans, étouffée entre deux matelas.
Le facteur Boniface demeura tellement ému à la pensée de cet assassinat dont toutes les horribles circonstances lui apparaissaient coup sur coup, qu’il se sentit une faiblesse dans les jambes, et il prononça tout haut :