Page:Maupassant - Bel-Ami, OC, Conard, 1910.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.

trouveras dans mon cabinet de travail, en train de mettre en ordre des notes pour moi.

L’autre refusait de monter.

— Non… ça n’est pas possible…

Forestier le prit par les épaules, le fit pivoter sur ses talons, et le poussant vers l’escalier :

— Mais, va donc, grand serin, quand je te dis d’y aller. Tu ne vas pas me forcer à regrimper mes trois étages pour te présenter et expliquer ton cas.

Alors Duroy se décida :

— Merci, j’y vais. Je lui dirai que tu m’as forcé, absolument forcé à venir la trouver.

— Oui. Elle ne te mangera pas, sois tranquille. Surtout n’oublie pas, tantôt, trois heures.

— Oh ! ne crains rien.

Et Forestier s’en alla d’un air pressé, tandis que Duroy se mit à monter lentement, marche à marche, cherchant ce qu’il allait dire et inquiet de l’accueil qu’il recevrait.

Le domestique vint lui ouvrir. Il avait un tablier bleu et tenait un balai dans ses mains.

— Monsieur est sorti, dit-il sans attendre la question.

Duroy insista :

— Demandez à Mme Forestier si elle peut me recevoir, et prévenez-la que je viens de la