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intimes et secrètes ; et, prenant une chaise, elle s’assit tranquillement en face de lui et fit asseoir son amie, puis elle commanda d’une voix claire :

— Garçon, deux grenadines !

Forestier, surpris, prononça :

— Tu ne te gênes pas, toi !

Elle répondit :

— C’est ton ami qui me séduit. C’est vraiment un joli garçon. Je crois qu’il me ferait faire des folies !

Duroy, intimidé, ne trouvait rien à dire. Il retroussait sa moustache frisée en souriant d’une façon niaise. Le garçon apporta les sirops, que les femmes burent d’un seul trait ; puis elles se levèrent, et la brune, avec un petit salut amical de la tête et un léger coup d’éventail sur le bras, dit à Duroy :

— Merci, mon chat. Tu n’as pas la parole facile.

Et elles partirent en balançant leur croupe.

Alors Forestier se mit à rire :

— Dis donc, mon vieux, sais-tu que tu as vraiment du succès auprès des femmes ? Il faut soigner ça. Ça peut te mener loin.

Il se tut une seconde, puis reprit, avec ce ton rêveur des gens qui pensent tout haut :

— C’est encore par elles qu’on arrive le plus vite.