Il se mit à le suivre en cherchant dans ses souvenirs, et répétant à mi-voix : « Où diable ai-je connu ce particulier-là ? »
Il fouillait dans sa pensée, sans parvenir à se le rappeler ; puis, tout d’un coup, par un singulier phénomène de mémoire, le même homme lui apparut moins gros, plus jeune, vêtu d’un uniforme de hussard. Il s’écria tout haut : « Tiens, Forestier ! » et, allongeant le pas, il alla frapper sur l’épaule du marcheur. L’autre se retourna, le regarda, puis dit :
— Qu’est-ce que vous me voulez, monsieur ?
Duroy se mit à rire :
— Tu ne me reconnais pas ?
— Non.
— Georges Duroy du 6e hussards.
Forestier tendit les deux mains :
— Ah ! mon vieux ! comment vas-tu ?
— Très bien, et toi ?
— Oh ! moi, pas trop ; figure-toi que j’ai une poitrine de papier mâché maintenant ; je tousse six mois sur douze, à la suite d’une bronchite que j’ai attrapée à Bougival, l’année de mon retour à Paris, voici quatre ans maintenant.
— Tiens ! tu as l’air solide, pourtant.
Et Forestier, prenant le bras de son ancien camarade, lui parla de sa maladie, lui raconta