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fois que… que j’espérais… que j’ai osé venir…

Forestier lui coupa la parole :

— Tu te fiches du monde, à la fin ! Alors tu t’imagines que je vais faire ton métier, et que tu n’auras qu’à passer à la caisse au bout du mois. Non ! Elle est bonne, celle-là !

La jeune femme continuait à fumer, sans dire un mot, souriant toujours d’un vague sourire qui semblait un masque aimable sur l’ironie de sa pensée.

Et Duroy, rougissant, bégayait :

— Excusez-moi… j’avais cru… j’avais pensé…

Puis brusquement, d’une voix claire :

— Je vous demande mille fois pardon, madame, en vous adressant encore mes remerciements les plus vifs pour la chronique si charmante que vous m’avez faite hier.

Puis il dit à Charles : « Je serai à trois heures au journal, » et il sortit.

Il retourna chez lui, à grands pas, en grommelant : « Eh bien, je m’en vais la faire celle-là, et tout seul, et ils verront… »

À peine rentré, la colère l’excitant, il se mit à écrire.

Il continua l’aventure commencée par Mme Forestier, accumulant des détails de roman-feuilleton, des péripéties surprenantes et des descriptions ampoulées, avec une ma-