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Mais, une fois cette critique faite, je m’étonne que Mme Adam n’ait pas compris et savouré ce qu’il y a de remarquable dans Ludine, cette observation si profonde, si aiguë, si personnelle, si artistique de l’âme souffrante. Ce livre est curieux surtout parce qu’il est le type nouveau de cette littérature maladive, mais singulièrement pénétrante, subtile, chercheuse qui nous vient de ces deux maîtres modernes, Edmond et Jules de Goncourt. Le disciple n’a pas la sûreté du patron, sa dextérité à jouer avec la langue, à la disloquer à sa guise, à lui faire dire ce qu’il veut. Il est souvent confus, il peine, il s’efforce, il souffre, mais il nous rappelle en certaines pages ces chefs-d’œuvre, Manette Salomon et Germinie Lacerteux.