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Une autre balançoire locale, annuelle, et terriblement fastidieuse est celle du Salon de peinture.

Ils sont un tas de gens qui s’intitulent critiques, et qui, au nom de principes d’arts qu’ils déclarent infaillibles, éternels, immuables, pondent en ce moment des articles aussi ennuyeux que longs sur un tas d’autres gens s’intitulant artistes-peintres, et reproduisant à ce titre, depuis des temps indéfinis, tous les ans, avec les mêmes couleurs, la même manière et la même médiocrité, les mêmes tableaux qu’on accroche dans le même bâtiment, et devant lesquels défile pendant un mois le même public, qui répète sans fin les mêmes choses avec la même suffisance (ou plutôt insuffisance).

Comme à toute règle il est des exceptions, il faut excepter, bien entendu, quelques critiques vraiment instruits et quelques peintres vraiment forts.