Page:Maupassant - Autour d’un livre, paru dans Le Gaulois, 4 octobre 1881.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne suis guère bon, guère honnête, guère vertueux ; que les autres ne le sont pas davantage ; mais faites-moi croire que je suis parfait au milieu de voisins irréprochables ! — Quand je reviens de mon cabinet d’affaires, où j’ai le plus possible filouté mes clients ; quand je reviens de la Bourse où j’ai tâché de ruiner mes confrères pour m’enrichir à leurs dépens, où j’ai joué à la hausse, à la baisse afin de tromper le public, de faire vendre ou acheter les naïfs ; quand je reviens de mon magasin où j’ai tenté de réaliser beaucoup de gains, même exagérés et illicites ; quand je reviens de chez ma maîtresse pour laquelle je ruine