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bou-amama

épargné sans doute à cause de sa jeunesse et de sa bonne mine. On sait que les Arabes ne sont point indifférents à la beauté des hommes. On le conduisit au camp où il trouva d’autres prisonniers. À minuit on tua l’un d’eux, sans raison. C’était un homme de mécanique (un de ceux chargés de serrer les freins des charrettes) nommé Domingo.

Le lendemain 11, Blas apprit que d’autres prisonniers avaient été tués dans la nuit. C’était le jour des grands massacres. On resta au même endroit ; puis, le soir, les cavaliers amenèrent deux femmes et un enfant.

Le 12, on leva le camp et on marcha tout le jour.

Le 13 au soir on campait à Dayat-Kereb.

Le 14, on marchait dans la direction de Ksar-Krelifa. C’est le jour de l’affaire Mallaret. Le prisonnier n’a pas entendu le canon. Ce qui laisse supposer que Bou-Amama a fait défiler un parti de cavaliers seulement devant le corps expéditionnaire français, tandis que le convoi de butin où se trouvait Blas passait le chott quelques kilomètres plus loin, bien à l’abri.

Pendant huit jours, on marcha en zigzag. Une fois arrivés à Tis-Moulins, les goums dissidents