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le creusot

sont faites les locomotives et les grandes machines des navires de guerre.

On ne distingue plus, on ne sait plus, on perd la tête. C’est un labyrinthe de manivelles, de roues, de courroies, d’engrenages en mouvement. À chaque pas on se trouve devant un monstre qui travaille du fer rouge ou sombre. Ici ce sont des scies qui divisent des plaques larges comme le corps ; là des pointes pénètrent dans des blocs de fonte et les percent ainsi qu’une aiguille qui entre en du drap ; plus loin, un autre appareil coupe des lamelles d’acier comme des ciseaux feraient d’une feuille de papier. Tout cela marche en même temps avec des mouvements différents, peuple fantastique de bêtes méchantes et grondantes. Et toujours on voit du feu sous les marteaux, du feu dans les fours, du feu partout, partout du feu. Et toujours un coup formidable et régulier dominant le tumulte des roues, des chaudières, des enclumes, des mécaniques de toutes sortes, fait trembler le sol. C’est le gros pilon du Creusot qui travaille.

Il est au bout d’un immense bâtiment qui en contient dix ou douze autres. Tous s’abattent de moment en moment sur un bloc incandescent qui lance une pluie d’étincelles et s’aplatit peu à