Page:Maupassant - Au soleil - Ollendorff, 1902.djvu/215

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
205
la kabylie. — bougie

vague odeur de bois brûlé. Mais quel incendie géant aurait pu produire cette montagne de fumée ?

C’était de la fumée en effet. Toutes les forêts kabyles avaient pris feu.

Bientôt on entra dans ces demi-ténèbres suffocantes. On ne voyait plus rien à cent mètres devant soi. Les chevaux soufflaient fortement. Le soir semblait venu : et une brise insensible, une de ces brises lentes qui remuent à peine les feuilles, poussait vers la mer cette nuit flottante.

On attendit deux heures dans un village pour avoir des nouvelles ; puis notre petite voiture se remit en route, alors que la vraie nuit s’était, à son tour, étendue sur la terre.