maître, se fait donner ce qui lui plaît, tantôt cent moutons, tantôt deux cents, se comporte enfin comme un petit tyran ; et, comme il tient de nous son autorité, c’est la continuation de l’ancien régime arabe sous le gouvernement français, le vol hiérarchique, etc., etc., sans compter que nous ne sommes rien, et que nous ignorons tout à fait l’état du pays.
C’est uniquement à cette situation que nous devons le peu de soupçons que nous avons toujours des révoltes, jusqu’au moment où elles éclatent.
Donc, la présence des grands chefs indigènes recule indéfiniment l’influence réelle et directe de l’autorité française sur les tribus, qui restent pour nous un monde fermé.
Le remède ? Le voici. Presque tous ces chefs, sauf deux ou trois, ont besoin d’argent. Il faut leur donner dix, vingt, trente mille livres de rente en raison de leur influence et des services qu’ils nous ont rendus jadis, et les contraindre à vivre soit à Alger, soit dans une autre ville du littoral. Certains militaires prétendent qu’une insurrection suivrait cette mesure. Ils ont leurs raisons… connues. D’autres officiers, vivant dans l’intérieur, affirment au contraire que ce serait l’apaisement.