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le zar’ez

Pour s’exempter de cet impôt et de cette corvée, le chef de fraction paye. Le caïd empoche et s’adresse à un autre qui souvent aussi s’exonère de la même façon. Enfin, il faut bien que l’un d’eux s’exécute.

Si le caïd a un ennemi, la charge tombe sur celui-là, qui procède, vis-à-vis des simples Arabes, de la même façon que le caïd vis-à-vis des cheiks.

Et voilà comment un impôt, qui ne devrait pas coûter plus de vingt à trente francs à chaque tribu, lui coûte quatre à cinq cents francs invariablement.

Et il est impossible encore de changer cela, pour une infinité de raisons trop longues à développer ici.

Dès qu’on approche d’un campement, on aperçoit au loin un groupe de cavaliers qui vient vers vous. Un d’eux marche seul, en avant. Ils vont au pas, ou au trot. Puis, tout à coup, ils s’élancent au galop, un galop furieux, que nos bêtes du Nord ne supporteraient pas deux minutes. C’est le galop des chevaux de course, qui ressemble au passage d’un train express. Mais l’Arabe reste presque droit sur sa selle, avec ses vêtements blancs flottants ; et, d’une seule