Page:Maupassant - Au soleil - Ollendorff, 1902.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
le zar’ez

mêmes choses, on cause un peu, puis l’on dort, ou l’on rêve.

Et, si vous saviez comme on est loin, loin du monde, loin de la vie, loin de tout, sous cette petite tente basse qui laisse voir, par ses trous, les étoiles, et, par ses bords relevés, l’immense pays du sable aride !

Elle est monotone, toujours pareille, toujours calcinée et morte, cette terre ; et, là, pourtant, on ne désire rien, on n’aspire à rien. Ce paysage calme, ruisselant de lumière et désolé, suffit à l’œil, suffit à la pensée, satisfait les sens et le rêve, parce qu’il est complet, absolu, et qu’on