à peine roses, à peine blancs, mais qui avaient cependant un peu de tout cela, et qui semblaient d’une douceur, d’une tendresse, d’un charme infinis, au-delà de l’éclat aveuglant du paysage immédiat.
Enfin on arriva sur la crête de la montagne, et le caïd El-Akhedar-ben-Yahia, chez qui nous allions camper, apparut, venant vers nous, suivi de quelques cavaliers. C’est un Arabe de sang illustre, le fils du bach’agha Yahia-ben-Aïssa, surnommé le « Bach’agha à la jambe de bois ».
Il nous conduisit au campement préparé auprès d’une source, sous quatre arbres géants dont l’eau sans cesse baignait le pied, seule verdure qu’on aperçut par tout l’horizon de sommets pierreux et secs qui s’étendent à perte de vue autour de nous.
On servit tout de suite le déjeuner, auquel le Ramadan interdisait au caïd de prendre part. Mais, afin de veiller à ce que nous ne manquions de rien, il s’assit en face de nous, à côté de son frère El-Haoués ben Yahia, caïd des Oulad-Alane-Berchieh. Alors je vis s’approcher un enfant d’une douzaine d’années, un peu grêle, mais d’une grâce fière et charmante, que j’avais déjà remarqué quelques