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de mort si elle résistait. Mais le marabout refusa de consacrer leur union.

Blas Rojo fut attaché au service de Bou-Amama, qu'il ne vit pas cependant. Il ne vit que son fils, qui dirigeait les opérations militaires. Il semblait âgé de trente ans environ. C'était un grand garçon maigre, brun, pâle, aux yeux larges et qui portait une petite barbe. Il possédait deux chevaux alezans, dont un français qui semble avoir appartenu au commandant jacquet. Le prisonnier n'a pas eu connaissance de l'affaire du Kreïder.

Blas Rojo se sauva dans les environs de Bas-Yala mais, ne connaissant pas bien le pays, il fut forcé de suivre les rivières à sec, et, après trois jours et trois nuits de marche, il arriva à Marhoum. Bou-Amama avait avec lui cinq cents cavaliers et trois cents fantassins, plus un convoi de chameaux destinés à porter le butin.

Pendant quinze jours après les massacres, des trains ont circulé jour et nuit sur la petite ligne du chemin de fer des chotts. On recueillait à tout moment de misérables espagnols mutilés, de grandes et belles filles nues, violées et ensanglantés.