Et cependant, sous prétexte de ne point les pousser à la révolte, on a laissé tranquilles ensuite ces tribus, qui ont égorgé près de trois cents personnes, hommes, femmes et enfants. Des cavaliers arabes trouvés chargés de dépouilles, avec des robes de femmes espagnoles sous leurs selles, ont été relâchés, dit-on, sous prétexte que les preuves manquaient.
Donc, le 10 au soir, Bou-Amama campait à Haci-Tirsine, à vingt-deux kilomètres de Saïda. A la même heure, le général Cérez télégraphiait au gouverneur que le chef révolté tentait de repasser dans le sud.
Les jours suivants le hardi marabout pilla les villages de Tafraoua et de Kralfallah, chargeant tous ses chameaux de butin, emportant la valeur de plusieurs millions en vivres et en marchandises.
Il remonta de nouveau à Haci-Tirsine pour reconstituer sa troupe ; puis il divisa son convoi en deux parties, dont l’une se dirigea vers Aïn-Kétifa. Là, elle fut arrêtée et pillée par le goum de Sharrouï (colonne Brunetière).
L’autre section, commandée par Bou-Amama lui-méme, se trouvait prise entre la colonne du général Détrie campée à El-Maya