Elle monta debout sur sa mule et répondit :
— Je bois à tous mes amis !
Trois heures plus tard, nous prenions le train pour Genève, dans la vallée du Rhône.
A peine fûmes-nous seuls que Berthe, si heureuse et si gaie tout à l’heure, se mit à sangloter, la figure dans ses mains.
Je m’élançai à ses genoux :
— Qu’as-tu ? qu’as-tu ? dis-moi, qu’as-tu ?
Elle balbutia à travers ses larmes :
— C’est… c’est… c’est donc fini d’être une honnête femme !
Certes, je fus à ce moment sur le point de faire une bêtise, une grande bêtise !… Je ne la fis pas.
Je quittai Berthe en rentrant à Paris. J’aurais peut-être été trop faible, plus tard.
(Le journal du marquis de Roseveyre n’offre aucun intérêt pendant les deux années qui suivirent. Nous retrouvons à la date du 20 juillet 1883 les lignes suivantes.)
20 juillet 1883. — Florence. Triste souvenir tantôt. Je me promenais aux Cassines quand une femme fit arrêter sa voiture et